Le mode d’emploi
S’adressant tant aux particuliers qu’aux sociétés, le crédit lombard est un prêt octroyé par une banque contre la mise en gage, par le client, d’une partie ou de la totalité de son épargne.
À noter : la banque a vocation à devenir propriétaire des actifs gagés en cas de défaillance de l’emprunteur.
Le gage porte sur des produits d’épargne tels que des contrats d’assurance-vie ou de capitalisation, des actions, des obligations, des Sicav… Le montant du prêt dépendant de la valeur de ces actifs, de leur niveau de risque et de leur liquidité. Sachant que la banque n’accorde le financement que si les actifs gagés sont placés au sein de sa structure.
Les points forts de ce crédit
Cette forme de financement brille par sa facilité de mise en place et par les avantages qu’elle procure. En effet, les banques sont parfois réticentes à financer certains projets en raison des risques qu’ils présentent (personnes âgées, investissements atypiques). Elles proposent alors des conditions de prêt tellement lourdes que le projet perd de son intérêt. Avec le crédit lombard, seule la qualité de la garantie compte, peu importe le profil de l’emprunteur.
Par ailleurs, ce prêt est souscrit à des taux avantageux (moins de 3 % en taux fixe), sans frais de garantie, sans frais d’acte et sans assurance obligatoire ! Il permet aussi à l’investisseur de financer ses projets sans céder une partie de son patrimoine ou sans investir une part de son épargne. Ce dernier garde la propriété de ses placements et peut donc les gérer comme bon lui semble.
Exemple : le crédit lombard peut s’appliquer à une opération d’investissement locatif. Il s’agira ici de bénéficier d’un coût du crédit peu élevé et de profiter par la même occasion de l’effet d’aubaine des schémas de défiscalisation, tels que le dispositif Duflot. Cette combinaison permettant de jouir d’une réduction d’impôt sur le revenu et de déduire les intérêts d’emprunt des revenus fonciers générés par le bien immobilier. Ces « remises fiscales » pourront même contribuer à créer un déficit foncier imputable sur les revenus locatifs des dix années suivantes. Le souscripteur aura alors développé son patrimoine en investissant dans du foncier tout en laissant le reste de sa trésorerie placé dans des produits financiers. Et aura ainsi diversifié ses actifs et augmenté ses sources de revenus.
Attention toutefois à la valeur du gage. Car lorsque celui-ci diminue (par exemple, baisse de la valeur d’un portefeuille d’actions), l’établissement bancaire peut exiger de la part de l’emprunteur une garantie supplémentaire ou même le remboursement du prêt. Et faute pour ce dernier de fournir une autre garantie, la banque peut s’approprier l’ensemble du gage.
Afin d’éviter la réduction de l’assiette du gage, l’établissement financier peut éventuellement prévoir des clauses spécifiques limitant les pouvoirs de l’emprunteur. Ces dernières vont alors le contraindre à ne pas investir dans des supports qu’elle juge risqués, par exemple certains fonds en actions ou certains produits portant sur le marché des pays émergents.
Dans tous les cas, pour rassurer la banque, il peut être opportun de capitaliser, au lieu de consommer, les gains et plus-values générés par les produits d’épargne mis en garantie.
Les formules proposées
Le crédit lombard peut prendre deux formes : soit un crédit en compte courant, soit une avance à terme fixe. Le crédit en compte courant est une réserve de liquidités mise à la disposition du client. Les intérêts du prêt sont calculés sur le montant finalement utilisé. Souscrit pour un minimum de 20 000 €, son taux d’intérêt est variable et indexé sur les indices boursiers.
L’avance à terme fixe permet, quant à elle, le versement total des liquidités accordées. Les intérêts sont, dans ce cas, calculés sur la somme débloquée, quel que soit le montant investi. Cette avance est souscrite pour une durée fixe et son minimum est de 80 000 €. Le taux d’intérêt peut, au choix, être fixe ou variable.
Attention : en période faste, le taux variable du crédit lombard peut être avantageux. Mais l’emprunteur doit être conscient du risque qu’il présente lorsque la hausse de l’indice de référence (Eonia et Euribor 3 mois) fait augmenter le coût du crédit. Le choix entre un taux fixe et un taux variable doit donc être mûrement réfléchi !